[GdC] C'est pas forcément la taille qui compte !

C'était une belle matinée. Le ciel était bleu, orné de quelques petits nuages encore rougeâtres. Tahllua s'était dépechée de se préparer pour aller au temple d'Elune et méditer, tout en attendant que le repas soit servi. Elle s'était donc rendue à l'autel et y avait déposé un bouquet de fleurs qu'elle trouvait pas très loin du temple. Elle ne svait pas pourquoi, mais elle les trouvait magnifiques. Non pas qu'elles soient particulièrement colorées, ni avec des formes complexes, mais justement, c'était leur banalité qui faisait leur charme. Elles ressemblait à n'importe quelle fleur. Du moins, n'importe quelle fleur inutile ! car cette petite fleur terne, un peu grise, était un véritable mystère. Ses effets variaient en fonction de leur environnement. Lorsque le temps était humide, elles devenaient bonnes pour faire un remède radical contre les maux de tête. Lorsque le temps était sec, c'était un aliment arfaitement banal, utile pour survivre dans la vie sauvage, mais lorsque le temps devenait trop froid, voir gelé, cette plante devenait le pire des poisons mortels. Mystérieuses. Voilà comment les définirait Tahllua. Elle en avait cueilli plein ce matin même et en avait fait son petit déjeuner. Sa besace en était fourrée. Elle était donc en train de prier pour que la population ait le temps de s'échapper et que le barrage tienne suffisament longtemps, sans qu'aucune vie ne soit perdue innutilement. Après cela, elle sortie et commença à déambuler dans la rue. Elle avait bien pensé à embarquer son armure et son sceptre au cas où un orc parviendrait à semer la pagaille au sein de la ville. Mais tout cela n'était que pure précaution, car ça ne pouvait pas arriver. Le barrage devait tenir. Elle avait prié. Il tiendrait. Mais ne sait-on jamais... Elle parcourait donc les sentiers d'Orneval en aidant au passage qui voulait bien d'elle. Lorsque le soleil était suffisament haut dans le ciel pour indiquer l'heure du repas, elle retourna au temple. Lorsqu'elle franchit le seuil, les plateaux avaient déjà été apportés dans la grande salle. Elle s'empressa d'aller s'asseoir avec les autres et s'apprêta à manger après avoir remercier Elune pour le repas, lorsqu'un garde apparut, allarmé. Apparement, quelque chose allait mal...

Aventurier

Le garde semble soulagé de trouver quelqu'un dans le temple d'Elune :

"Louée soit la déesse, voici une âme charitable. Quelques marchands gobelins nous ont demandé notre aide pour traverser la région ; ils se dirigent vers les Tarides, au Sud. De plus, l'un d'entre eux est blessé. Malheureusement, nos troupes sont occupées ailleurs. Si vous pouviez vous en charger, nous vous en serions infiniment reconnaissants."

Sur ce, il vous invite à le suivre. Dehors, trois gobelins, dont un à la jambe mal en point surveillent les alentours d'un œil inquiet. En vous voyant arriver, l'un d'entre eux vous glisse une pièce d'or dans la main, et vous chuchote :

"Il y en aura d'autres à l'arrivée"

Pour un tavernier, satisfaire et fidéliser ses clients sans avoir à se ruiner est essentiel. Pour la Garde de Forgefer, les Montagnards et autre virils nains tirant grande fierté de leur alcoolisme chronique c'était on ne peut plus simple. Bruuk avait en réserve quelques douzaines de tonneaux de bière venue de tout Kaz-Modan.

Pour les courte-barbes et autre jeunes n'ayant pas encore fait leurs preuves, il y avait Edris.

Mais Bruuk n'était pas satisfait. Il n'avait jamais souhaité que "Chez Bruuk" devienne une taverne de militaire au repos et encore moins moins que sa fille ne s'entiche de l'un de ces idiots à peine pubères issu d'on ne sait quelle famille de vaurien et autre soldats sans le sous et sans avenir.

Non, il lui fallait attirer une frange plus huppée de la société Naine. Un noble, un archéologue de la Ligue, voir un artisan reconnu, voilà qui serait digne d'Edris. Au fil des années, il avait projeté plusieurs tactiques afin d'attirer ces personnes.

Maintenant que sa fille approchait l'âge du mariage, il était temps que Bruuk mette son plan à exécution. Les nobles, les archéologues et les artisans ne viendraient pas tout seul dans sa taverne. Mais, Bruuk savait comment les attirer. Il lui fallait des produits, chers, rares et exotiques. Des boissons qu'il serait le seul à avoir sur sa carte, des denrées venues de tout Azeroth.

Pour commencer il devait se rendre en Kalimdor, chez les millénaires Elfes de la Nuit. Comme il l'avait dit lui-même :"Que je sois damné si je ne trouve pas de très vielles cuvées d'un de leurs alcool ou sur une cave oubliée de leurs merveilleux fromage."

Non sans mal, bien qu'il savait agir pour son plus grand bien, il avait laissé "Chez Bruuk" aux bon soins d'Edris et s'était mis en route. Après des mois de bateaux et presque un demi tour du monde il s'était retrouvé en Teldrassill.
Darnassus était loin de ce qu'il avait pu imaginer, bon déjà un arbre immense planté sur une île c'était quelque chose. Mais une ville faite de bois, de plante et de pierre. Situé sur une énorme branche et malgré tout, bâtie autour d'un lac... Même si personne ne le croirait, il aurait toujours de quoi s'économiser les services d'un barde pour cinq ou six soirées.

En quête de "trésors", et sur les indications d'un elfe pas vraiment fréquentable, Bruuk s'était mis en tête de repartir vers le continent et Orneval plus particulièrement. Son contact lui avait parlé des Sentinelles et de leurs fameuses rations de bataille à la recette millénaire, ainsi que des fameuses palourdes géantes et d'une certaine spécialité alcoolisée à base de champignon et d'écorce de pin créé par une tribu de Furbolg.
Malheureusement, les Sentinelles ne semblaient pas aux mieux de leur forme et Orneval était envahi par la Horde. Sans mentionner les Furbolgs pas si amicaux que ça et les monstrueuses hydres se nourrissant des palourdes. Cependant, il avait réussi à obtenir une livre d'épices dont les elfes se servaient pour accommoder leurs palourdes et il se demandait bien ce que cela donnerait avec les palourdes de Menethil. au prix de quelques courbatures et d'une ou deux cicatrices de plus il avait "négocié" l'obtention d'un tonnelet de cet alcool Furbolg.

Alors qu'il s'était décidé à repartir son oeil fut attirré par un groupe de gobelins. Ces créatures étant bien connu pour leurs sens du commerce il décida de s'approcher pour savoir ce qu'elles proposaient. Au temps pour lui, les petits êtres verts cherchaient plutôt à quitter la zone des combats et comptaient sur l'aide d'une elfe. Se disant qu'il pouvait très bien rejoindre Dun Morogh par un bateau partant de Bai du Butin il décida de se proposer lui aussi comme escorte au moins jusqu'a Cabestan. S'approchant du groupe nouvellement formé il parla de sa voix de stantor.

"Cela vous derangerez si je me joignais à vous ? m'est avis qu'un marteau d'plus ne serait pas de trop, et de toutes façons, je comptais me rendre aux Tarides aussi. C'est qu'j'ai connu le coin plus jeune ! C'est par là bas qu'j'ai blessé ma jambe."

Tahllua fut rapidement mise au courant de la situation par le garde. Elle ne remarqua que trop facilement les gobelins qui semblaient paniqués. L'un d'entre eux lui glissa une pièce d'or dans la paume de la main, lui en promettant d'avantage par la suite. Emettant un petit rire discret, l'elfe de la nuit remit à son propriétaire d'origine la petite pièce de métal. Elle était une prétresse d'Elune, elle avait des principes. Elle ne savait pas si la petite créature verdâtre allait bien réagir du fait qu'elle avait refusé son offre, mais elle préférait rester fidèle à ses croyances. Rien de plus ne pourrait d'avantage la destabiliser que de se perdre.

"Excusez moi, mais cela n'est guère nécessaire. Il est du devoir des prêtresses d'Elune que d'aider ceux qui en ont besoin. Vous me rendez suffisamment d'honneur en acceptant ma compagnie et mon aide. Si vous me le permettez, je m'en vais de ce pas soigner votre camarade."

Sitôt dit, sitôt fait. La guérisseuse se dirigea avec entrain vers le gobelin blessé. Elle se pencha tout d'abord sur la plaie et tenta d'y distinguer une quelconque inffection ou tout autre venin. Elle n'y voyait rien, mais décida tout de même de prendre quelques précautions. Un simple bandage aurait pu être suffisant, mais rien ne valait un bon vieux sort curatif. Après tout, n'était-ce pour cela qu'elle avait suivi une longue formation auprès d'Elune ? Elle posa sa main droite sur la jambe du gobelin, légèrement au dessus de la blessure. Le sang circulait bien. Elle leva cette même main à cinq centimètres de la blessure et commença à libérer son mana dans une douce lumière blanche. Elle n'avait pas souvent soigné dans de telles circonstances, et espérait que cela allait marcher aussi bien que possible.

[Jet de dé de soin : si inférieur à 50, le soin n'est pas complet]

Aussitôt, la plaie se referma et une cicatrice grossière apparut. Elle n'avait pas tout à fait réussi, mais cela restait mieux que rien.
Elle remarqua alors l'arrivée d'un nain. Elle écouta attentivement ce que celui-ci proposait et se réjouit intérieurement en entendant l'idée d'être accompagnée. Les gobelins n'étaient pas reconnus pour leur sens du combat, et l'elfe ne savait elle même comment réagir dans ce genre de situation. Avoir un compagnon bien armé ne serait que bénéfique à l'escadron !

"Pour ma part, votre aide serait la bienvenue ! Ce genre de croisière est d'avantage rassurante en présence de guerriers. N'est-ce pas monsieur... Monsieur ? comment vous appelez vous ? Et... Si je puis me permettre, qu'est-il donc arrivé à votre jambe ?"

Elle était intriguée. Beaucoup de questions la tracassaient, mais elle les poserait plus tard... Ils allaient apparement avoir le temps, pendant cette longue marche !

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\'Dé\' : 27

Bruuk carressa sa barbe d'un air content. Les gobelins et l'elfe l'accueillirent avec entrain. Il se frappa le torse du point en donnant son nom.

«Barleybeard, Bruuk Barleybeard. J'ai été un guerrier en mon temps oui. La je suis un prospecteur voyez-vous ? Ma fille et moi tenons une charmante taverne à Forgefer. Vous devriez venir y faire un tour un jour messire gobelins. Harh ! Pour ce qui est de jambe, vous savez ce que c'est ... C'est pas souvent que l'on sort intact d'une bataille, et comme vous pouvez le voir j'en ai connue de nombreuse.»

Bruuk rit joyeusement, apparemment fier de lui. Il demanda ensuite leurs noms aux elfes et aux gobelins puis voulut savoir à quelle heure ils seraient prêt à partir.

A l'heure dite, le nain était prêt à partir. Le paquetage sur son dos était énorme, même pour un nain, pourtant il semblait le porter presque sans effort. Il marmonna quelques grossièretés et se plaignit de ne pas avoir de mule. Puis il invita ses camarades à se mettre en route.

Tout à coup, le ciel se couvre et un orage éclate au dessus de vos têtes. L'air est chaud et lourd. La pluie est dense mais vous êtes quelque peu protégé par les énormes arbres. Le sol, lui, n'a pas cette chance. Mélange de boue, et de feuilles mortes, il devient particulièrement glissant.

Tahllua n'avait pas besoin d'emmener d'avantage d'affaires que ce dont elle disposait déjà, mais lorsqu'ellle vit le nain revenir avec un paquetage le surplombant dans tous les domaines, elle sentit le doute monter. N'avait-elle vraiment besoin de rien ? Déjà une chose sûre, elle n'avait pas besoin d'autant de choses que cela. Elle était juste retournée rapidement dans le temple pour s'emparer dune cape de voyage qui était, selon elle, le seul moyen de résoudre un problème sur lequel elle n'avait pas son mot à dire : la pluie. Pluie qui ne tarda d'ailleurs pas à tomber à torrent, assombrissant le ciel et rendant le sol lentement impraticable. Sous le brouhaha des trombes d'eau qui frappaient le sol, éclaboussant légèrement les alentours d'une boue peu commode, elle s'adressa à son nouveau petit groupe. Le trajet n'allait pas être de tout repos...

"Il faut qu'on commence à avancer maintenant ! Si on attend trop, on va devoir subir les caprices du sol ! On va déjà avoir beaucoup de difficultés à avancer comme ça !"

Et effectivement, lorsqu'elle essaya d'avancer dans la direction annoncée par les gobelins, ses pieds dérapèrent à deux reprises, manquant de peu de la faire tomber. Si elle s'en sortait indemne, ça relèverait du miracle... Elle essaya au moins de se réjouir intérieurement : avec cette pluie, ils auraient de quoi boire. D'ailleurs, est-ce que le nain avait emmener des vivres ? Il fallait qu'elle mette tout le monde au courant de l'aide qu'elle pouvait offrir grâces à ses connaissances elfiques. Si cela pouvait empêcher le nain de s'enfoncer de dix centimètres dans le sol meuble, ça serait déjà un bon début. Elle tenta donc cette fois encore de parler au travers de la pluie, à destination des oreilles de Bruuk.

"Compagnon, n'emmenez que le stricte nécessaire ! Je peux trouver de l'eau et des vivres facilement sur le terrain ! Emmenez seulement votre équipement et vos affaires pour dormir ! Snon vous serez enlisé jusqu'au cou avant d'avoir pu sortir de la ville !"

Sur ce dernier point, elle n'en avait pas de doute... Le plus difficile était bien de sortir de la ville, car les arbres, même en les protégeant légèrement, avaient créé un sol des plus meuble immaginable, et celui ci compensait de loin la facilité que les feuilles apportaient. Intérieurement, Tahllua pria Elune de les guider pendant cette dure traversée, et de calmer les éléments contre eux.

Aventurier

[Un voyage sans jet de dé ? C'est donc à moi que revient le privilège de mettre à peu près n'importe quoi sur votre route]

Malgré le temps impossible, la caravane gobeline exige de partir sur le champ. Vous avancez doucement, et la cargaison manque à plusieurs reprises de rester à jamais fixée dans une flaque de boue. Après presque une heure à traîner ainsi, une habitation d'architecture elfique, apparemment abandonnée, se dresse sur le côté de la route.